"Ah le strip tease comme ultime revendication !"
Un petit podcast de France Inter en exclusivité avec une chronique si burlesque, datant du 28 mars 1959.
A l'occasion des 20 ans de l'émission Strip-Tease, "Autant en emporte le flow" nous donne l'occasion d'écouter un extrait de "Libres Propos" par le visionnaire Georges Delamare. Utiliser la nudité pour dénoncer la société, cette
idée d'avenir, ne peut que nous faire penser aux militantes du Femen. On notera cependant le recours masculin à cette pratique à l'époque.
Cette harangue contre l'abus de strip-tease dans les manifestations publiques nous permet aussi de revenir sur l'acquittement de la courtisane Phryné (
Phryné devant l'aéropage, Jean-Léon Gérôme en 1861) :
Son prénom signifie "crapaud" en grec ancien et pourtant, nul ne semblait résister à Phryné, la belle hétaïre au teint jaune du IVème siècle avant J.C. La courtisane multiplie les conquêtes et des personnalités éminentes comptent au nombre de ses clients et protecteurs. Célèbre pour ses tarifs élevés, elle aurait proposé en vain sa fortune pour rebâtir les murs de Thébès détruite par Alexandre le Grand. La belle aurait posé une seule condition : qu'y figure l'inscription "Détruites par Alexandre, rebâties par Phryné, l'hétaïre".
Bientôt accusée d'impiété pour avoir introduit une divinité étrangère à Athènes, elle doit répondre de la corruption de jeunes femmes devant l'aréopage. Hypéride, un de ses amants, est chargé de la défendre. De désespoir, sentant la cause perdue, il arrache le haut de sa tunique et dévoile sa poitrine. Saisis par la grande beauté de Phryné, les juges y virent
le signe d'une protection d'Aphrodite. Impossible de mettre à mort une de ses servantes... la demoiselle fut acquittée.
Phryné, la tentatrice, est l'objet du tableau éponyme de Gustave Boulanger (1850). La couleur de sa chevelure flamboyante est peut-être une référence à l'édit de Saint Louis (1254) qui obligea les femmes vendant leur corps à se teindre en roux
"couleur des feux de l'enfer et de la luxure" pour les distinguer des honnêtes femmes.
Phrynée inspira de nombreuses œuvres musicales (Camille Saint-Saens, "
Lesbos" de Charles Baudelaire, Rainer Maria Rilke), choréographiques (Gounod) et cinématographiques (Mario Bonnard avec son
Frine, cortigiana d'Oriente)
.